Rapport historique sur les progrès de l'histoire et de la littérature ancienne, depuis 1789 et sur leur état actuel, présenté à Sa Majesté l'Empereur et Roi, en son Conseil d'État, le 20 février 1808, par la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut

Histoire

ancienne,

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de tous les peuples éclairés; et nous ne craignons pas de répéter ce qu'a écrit un homme de lettres qui a passé une partie de sa vie hors de France, et principalement en Allemagne : « Les travaux + des Écossoié et des Angiois en ce genre sont, » dit-il, sur-tout connus en France, et ceux des » François le sont de toute l'Europe. »

Nous observerons d’ailleurs qu'aucun peuple n’a jamais pu compter un grand nombre d’excellens historiens. Les Grecs eurent Hérodote , Thucydide et Xénophon; les Romains, Salluste, Tite-Live et Tacite. Les anciens nous apprennent que les autres historiens dont les ouvrages sont perdus, étoient bien inférieurs à ceux que nous venons de nommer ; et nous portons le même jugement sur ceux dont les écrits sont venus jusqu'à nous.

Le période que nous avons à parcourir, a été glorieusément préparée et ouverte par l'abbé Barthélemy, qui mit au jour, en 1 788,son Voyage du jeune Anacharsis, qu'on a réimprimé plusieurs fois depuis cette époque. Cet ouvrage eut un très-grand succès dès sa naissance, malgré le trouble que commencçoit à jeter dans les esprits le bruit encore lointain de Porage révolutionnaire. L'auteur y développe, aux yeux des gens du monde, le grand spectacle de l'antiquité Grecque,