Rapport historique sur les progrès de l'histoire et de la littérature ancienne, depuis 1789 et sur leur état actuel, présenté à Sa Majesté l'Empereur et Roi, en son Conseil d'État, le 20 février 1808, par la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut

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7 qu'ils n'iroient pas chercher dans les énormes collections des Meursius, des Grævius, des Gronovius, et moins encore dans les auteurs originaux; mines fécondes, qu'on ne peut exploiter sans de longs et pénibles travaux. Il instruit l'homme oisif en l’'amusant, et l'homme occupé en lui procurant une agréable distraction : il instruit même les savans, soit en leur apprenant des choses qui leur étoient échappées dans leurs études, soit en leur rappelant ce qui avoit fui de leur mémoire, soit en leur montrant certains objets sous de nouvelles faces. On à dit qu’en faisant parler des Grecs , il leur donne souvent un air François et des mœurs à-peu-près Françoises; mais tous les gens instruits savent que son récit est un tissu de passages d'auteurs Grecs, liés ensemble avec beaucoup d'art et traduits avec élégance. D'ailleurs, si c’est un défaut d’avoir rapproché de nous les Grecs, Barthélemy ne s'en seroit pas corrigé volontiers, parce que ce défaut étoit un moyen de plaire, et que c’est le but vers lequel il tendoit en instruisant.

C'est par la même raison qu'il a travaillé constamment à parer son style, et quelquefois même avec un peu trop de soin, comme s’il eût oublié qu'un heureux abandon est aussi un eflet de Fart. Quelques personnes lui ont encore