Rapport historique sur les progrès de l'histoire et de la littérature ancienne, depuis 1789 et sur leur état actuel, présenté à Sa Majesté l'Empereur et Roi, en son Conseil d'État, le 20 février 1808, par la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut

HISTOÏRE. 179

qui lui semblent irréprochables; sans faire l'apologie de toute la conduite de César, ï n’a pas consacré les excès de la faction qui lui étoit contraire: mais sur-tout il a eu pour objet d’afloiblir l'enthousiasme qu'inspirent les Romains, et qu'il croit dangereux, parce qu'il est capable de faire naître dans le cœur des hommes de tous les siècles le mépris ou le dégoût du gouvernement de leur pays, quand ce gouvernement ne ressemble pas à celui de Rome.

Entre les ouvrages sur l’histoire ancienne qui ont paru chez les étrangers dans la période qui nous occupe, on distingue l'Histoire de a Grèce, que M. William Mitford a publiée plusieurs années après celle de M. Gillies. Celle-ci Jouissoit d'une grande réputation en Angleterre, et étoit goûtée même en France, quoique très-foiblement traduite dans notre langue : mais l'ouvrage de M. Mitford a obtenu la supériorité, L'auteur a bien étudié son sujet; il s’est garanti de cet enthousiasme de‘liberté exagérée qui écarta de la vérité tant d'écrivains modernes, sur-tout dans son pays; il n'oublie rien pour nous donner une juste idée de la morale, de la politique , des mœurs et du gouvernement des anciens Grecs : mais, quoiqu'il s'annonce libre de préjugés, on peut lui reprocher de tout juger d’après les

M2