Rapport historique sur les progrès de l'histoire et de la littérature ancienne, depuis 1789 et sur leur état actuel, présenté à Sa Majesté l'Empereur et Roi, en son Conseil d'État, le 20 février 1808, par la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut

HISTOIRE. L$E

M. Heeren a embrassé un sujet presque aussi vaste, en traitant des relations politiques et commerciales des anciens peuples. Les premiers volumes concernent l'Afrique et l'Asie, et renferment des vues neuves et des recherches curieuses; mais le savant auteur se livre quelquefois trop à l'esprit de système , comme lorsqu'il veut prouver que la civilisation de l'Afrique est venue de l'ile de Méroé‘en Nubie. D’autressavans font aussi venir de l'Éthiopie la civilisation de l'Égypte et méme celle de l’Inde. Au lieu de rejeter dédaigneusement ces opinions singulières, il vaut peut-être mieux leur laisser le temps de muürir et de se développer. D'ailleurs, M. Heeren pourroit se tromper sans mériter de reproches, puisqu'il ne donne son ouvrage que comme un essai, etqu'il n'expose ses idées qu'avec une sorte de défiance. |

Ce même savant, M. Gataker et quelques autres, ont fourni au recueil de l'Académie de Gottingue, des dissertations qui peuvent servir à léclaircissement de l’histoire ancienne. M. Heyne, toujours instructif même lorsqu'il ne fait quefileurer les sujets, toujours ingénieux même lorsqu'il se trompe, a aussi enrichi ce même recueil de plusieurs mémoires sur les antiquités.

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