Rapport historique sur les progrès de l'histoire et de la littérature ancienne, depuis 1789 et sur leur état actuel, présenté à Sa Majesté l'Empereur et Roi, en son Conseil d'État, le 20 février 1808, par la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut

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ouvrage , d'ailleurs estimable par le talent de lauteur, pourroit souvent le faire accuser d’injustice. Cependant plusieurs hommes de lettres qui s'étoient distingués dans le genre de lhistoire, vivoient encore, et continuoient, dans le silence de la solitude, leurs études et leurs travaux. Nous nommerons le premier , celui qui avoit acquis les plus anciens droits à l'estime publique : c’est M. Gaillard, que l'étendue de ses connoissances avoit fait admettre à l Académie des belleslettres, que la pureté de son style, sans être constamment soutenue , avoit placé à l’'Académie Françoise, et qui est mort membre de l'Institut. On peut, en négligeant quelques essais de sa jeunesse, qui cependant furent heureux, regarder comme son premier ouvrage l'Histoire de François L.® Le sujet étoit beau : l'auteur ne se montra pas indigne du sujet; et quand on connut l'Histoire de Charles-Quint par Robertson, si M. Gaillard sembla vaincu, ilneresta pas du moins trop au-dessous de son vainqueur. I{ donna ensuite, sous le titre de Rivalité de la France et de l Angleterre , une histoire estimée de nos interminables querelles avec les Anglois. Son Histoire de Charlemagne lui mérita Pho-

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norable suflrage de Gibbon, célèbre entre les

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historiens Écossois ; il fut loué depuis par un