Rapport historique sur les progrès de l'histoire et de la littérature ancienne, depuis 1789 et sur leur état actuel, présenté à Sa Majesté l'Empereur et Roi, en son Conseil d'État, le 20 février 1808, par la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut

HISTOIRE. 214

Il y avoit long-temps que M. Gaillard, affilié aux deux principales académies du royaume, jouissoit d’une assez grande réputation, quand un chanoine régulier de Sainte-Geneviève, confiné dans une cure de campagne, et à-peu-près inconnu, M. Anquetil, se fit une réputation soudaine et méritée par une histoire de la Ligue; qu'il intitula Esprit de la Ligue. L'auteur n’avoit point d'art; mais il avoit le charme plus puissant d'un heureux naturel. Jusqu'à l’époque de 1a Saint-Barthélemi, il se soutient toujours intéressant, toujours maître de ses lecteurs, qu'il entraine; mais, après le récit de cet événement, il tombe et s'amuse à raconter des anecdotes qu'il entasse sans liaison comme dans un recueil. Parvenu au commencement de la Ligue, il se relève, mais plus foible que dans la première partie de sa carrière. à

I donna ensuite, sous le titre d’Jntrigue du Cabinet, histoire du règne de Henri IV, de celui de Louis XIIT, et de la minorité de Louis XIV. II eut moins de succès, peut-être parce que le sujet offroit un intérêt moins terrible.

On crut que l'auteur étoit devenu inférieur à lui-même, quand il publia louvrage intitulé Lows XIV, sa cour et le régent. On pourroit en porter un jugement plus favorable. Anquetil à

Or