Rapport sur les Dommages de Guerre causés à la Serbie et au Monténégro présenté à la Commission des Réparations des Dommages
Question ne priorité.
La question de la priorité, c'est-à-dire de l’ordre dans lequel seront appelées au remboursement les créances des Etats sinistrés, n’a pas été tranchée par la Commission des Réparations. Il est vrai que le projet de résolution présenté par le premier délégué de la France dans la séance du 16 février, admettait en principe « qu'un rang de priorité » devrait être réservé à certaines créances mais, comme on sait, cette proposition, par suite de divers incidents, na pas été l’objet d’un vote. De même, le mémoire de la Délégation belge, dont la lecture a été donnée dans la séance du 7 avril, revendiquait la priorité générale pour toutes les créances belges. La Délégation serbe avait demandé à ce propos que cette question, qui est de la plus haute importance pour tous les pays qui ont souffert de la guerre, fut mise à l’ordre du jour de la Commission, afin que tous les intéressés fussent à même de produire les titres qui leur confèrent le droit à un traitement de faveur.
Le Président ayant écarté cette proposition de la Délégation serbe, force nous est d'exposer ici notre manière de voir sur cette question qui nous intéresse au plus haut point, parce que de la solution qui en sera donnée peut résulter soit le relèvement économique du pays, soit la ruine définitive.
La Délégation serbe demande pour toutes les créances qui seront reconnues à titre des dommages de guerre à la Serbie et au Monténégro, dans leurs limites de 1914, un droit de priorité qui les mettra sur le même rang avec les pays les plus éprouvés.
Notre pays a été l’objet d’une attaque injuste et préméditée, il a été choisi comme prétexte qui devait déchaîner la conflagration générale voulue et préparée par les puissances centrales. Au cours de cette longue guerre, il a contribué par des sacrifices immenses au triomphe de la cause commune et dans les moments les plus critiques il a montré une fidélité à toute épreuve à ses alliés.