Rapport sur les Dommages de Guerre causés à la Serbie et au Monténégro présenté à la Commission des Réparations des Dommages

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de 1916). Les conditions de vie dans les camps de concentration

_ défient toute description. Cette vie était un procédé spécial d'extermination. En outre la potence, ce produit de la civilisation austrohongroise n’a jamais chômé durant l'occupation. Il suffisait qu'une personne soit dénoncée comme comitadji (volontaire) pour être pendue séance tenante et sans aucune formalité de jugement.

Nous présenterons plus bas la statistique des gens tués et assassinés par l’Autriche-Hongrie. Soit dit en passant que la presse ennemie n’a pas hésité à avouer publiquement ces horreurs : « Novi Bazar. — Des Albanais armés assurent l’ordre. Aussitôt que des armes leur furent données, ils ont commencé la chasse au gibier serbe (1). » *

2) Par les Bulgares.

Le monde civilisé ne peut pas comprimer son horreur devant les méfaits commis par l'ennemi dans les territoires occupés de la France et de la Belgique. Mais il a oublié que dans le sud-est de l’Europe et en Asie Mineure la tuerie en masse de la population civile a été continuellement à l’ordre du jour. C’est le procédé qu'avait inauguré Abdul Hamid. Les Arméniens en ont éprouvé les conséquences. L'Europe occidentale ne savait pas que les Bulgares avaient adopté ce moyen lors des guerres des Balkans. Son application atteignit le point culminant dans Îes contrées serbes occupées par eux.

Aussitôt après l’occupation de la Serbie par la Bulgarie, ses gouvernants déclarèrent que la Serbie avait cessé d'exister. La Bulgarie ne faisait pas de distinction entre l'occupation et l'annexion. Elle ne voulait en conséquence envoyer aucune sorte de renseignements à la Croix-Rouge internationale sur les prisonniers, internés et déportés civils. Tous les envois des œuvres humanitaires ou des particuliers destinés aux civils serbes étaient saisis. Toute tentative internationale d'envoi de vivres dans l’intérieur de la Serbie échoua devant le refus de la Bulgarie. C'était son affaire, disait-elle. La population de la Serbie était sa population.

Une conséquence logique de cette façon de comprendre l’occupation était le recrutement militaire dans les pays occupés. Aussi voyons-nous la Bulgarie en 1917 ordonner à toute la population mâle

1) La Nouvelle Presse Libre du 5 janvier 1916.

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