Rapport sur les Dommages de Guerre causés à la Serbie et au Monténégro présenté à la Commission des Réparations des Dommages

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l'émission de papiers au cours forcé. Les Puissances centrales ont dépensé 400 milliards pendant cette guerre. Sur cette somme 100 milliards proviennent du pillage dans les pays occupés; 50 milliards au maximum sont fournis par la richesse acquise avant la guerre, et 250 milliards proviennent des revenus produits pendant la guerre. Mais ceci n'a été possible que parce que la production du pays a été poussée à l'extrême.

En ce qui concerne la Serbie, elle a été, au point de vue de la production, soumise à un régime de caserne. L'armée ennemie y a organisé le travail. Les produits ont été réquisitionnés et ceux qui ont été payés l'ont été au moyen d’une monnaie fabriquée en surabondance. Les prix étaient de 100 % au-dessous du prix que l'ennemi payait chez lui. Les revenus provenant des produits payés par l’ennemi étaient écrasés d'impôts et d’amendes. Voilà donc l’état de la production nationale serbe au cours de cette guerre. Et pendant que l'ennemi taxait les produits du pays à un taux extrêmement faible, lorsqu'il les achetait, l’armée serbe, vivant à l'étranger, devait tout payer au prix qui lui était demandé. Si la Serbie n'avait pas été envahie la dette contractée par elle pendant la guerre n'aurait pas dépassé 2 milliards dont la moitié serait restée dans le pays.

CONCLUSION

La Serbie d'avant les guerres balkaniques, et d’après le recensement de 1910, avait 2.912.000 habitants. À raison de l’accroissement annuel de 1,56 %, elle avait en 1914 (déduction faite des pertes subies pendant les guerres des Balkans) 3 millions d'habitants; avec 1 million et demi d'habitants provenant de l’augmentation de son territoire.en 1913, cela représente un total de 4.500.000. Sans la guerre la Serbie aurait aujourd’hui 5.200.000 habitants; or, leur nombre aujourd’hui ne dépasse pas le chiffre de 3.300.000. La perte directe et indirecte en population est donc de 1.900.000, c’est-à-dire 60 % de la population actuelle.

Sans la guerre la richesse nationale du pays se serait accrue conformément au pourcentage des temps normaux. Au lieu de tout cela nous voyons la Serbie ruinée et dévastée. En plus de toutes ces pertes en hommes et en richesses le passif du pays se trouve grevé de deux lourdes charges: