Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LOUIS XVIII ET CHARETTE. 231

Convention et les royalistes insurgés. Chargé de la faire passer à Charette, il en prend connaissance et en accuse réception à l'expéditeur. Il s'explique en même temps sur les motifs qui ont décidé les chefs chouans à consentir à signer la paix et s’attache à dissiper les inquiétudes que ce consentement à causées au régent, ainsi qu'il l’a fait connaître à ses agents de Paris.

« Monseigneur, lui mande-t:l, le 4 mai, revêtu de la pleine confiance des chefs des armées catholiques et royales dans la Bretagne, l’Anjou et le Poitou, il m'est bien doux d’être, auprès de votre auguste personne, l'interprète de leurs vrais sentiments et de pouvoir calmer vos inquiétudes qui seules les ont fait hésiter sur une feinte commandée par des circonstances impérieuses. Admis depuis peu à leurs travaux, je n’en connais pas moins le fond de leurs cœurs; ils sont trop purs pour qu'on ne puisse y lire. Leur unique but est de rétablir leur malheureux monarque sur le trône de ses ancêtres, ils ont cru pouvoir dissimuler pour y atteindre ; ils désirent vivement un Bourbon qui puisse conduire leurs pas dans les sentiers de l’honneur, qui vous sont si bien connus. Ils cher-

chaient les moyens de correspondre avec vous;