Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

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votre gloire. Je le remplirai, dût-il m'en coûter tout mon sang. Mais, en attendant ce moment . heureux, le concert entre celui que ses exploits rendent le second fondateur de la monarchie et celui que.sa naissance appelle à la gouverner, sera de la plus grande importance. Personne mieux que vous ne conçoit l'utilité des démarches que je puis faire relativement à l’intérieur; vous pensez sans doute qu’il est bon que ma voix se fasse entendre partout où on est armé pour Dieu et pour le roi. C’est à vous à m'éclairer sur les moyens d'y parvenir. Je confie cependant à votre prudence l’expression d’un sentiment que je ne puis plus retenir, à présent que je puis parler moimême à mes braves compagnons d'armes. Si cette lettre est assez heureuse pour vous parvenir, à la veille d'une affaire, donnez pour mot d'ordre : Saint Louis, et le champ de votre dernière victoire ; ralliement : le roi et le régent Je commencerai à être parmi vous le jour où mon nom sera associé à un de vos triomphes. — Louis. »

Cette lettre, expédiée à Paris « à cachet volant », est reçue par le chevalier d’Andigné, un chouan de l’Anjou, venu dans la capitale à la faveur du traité de pacification qui est intervenu entre la