Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

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LOUIS XVIII ET CHARETTE. 247

profite avec empressement. Bientôt, je l'espère, mon frère vous prouvera lui-même que le sang de Henri IV est toujours digne de commander à des . Français comme vous; il ne sera, je m'en flatte, mon précurseur que de bien peu. Mais, en attendant ces moments, objets de mes plus ardents désirs, il est bien essentiel que tous ceux que l’honneur anime marchent par la même route comme ils tendent au même but. Mes agents de Paris vous feront connaître les plans, instructions et pouvoirs que j'ai arrêtés. Je vous exhorte aussi à vous entendre avec M. de Moustier qui possède également toute ma confiance et en tout; je connais trop bien votre zèle et votre attachement à ma personne et à mon service pour douter que vous ne vous prêtiez à tous les arrangements que le bien de l'État exigera de vous.»

Il semble au premier abord que cette lettre soit sans importance ou plutôt n'ait que celle des recommandations vagues et d'ordre général qu’elle contient. Mais, le croire, ce serait se tromper. En réalité, elle prouve que le roi s’est laissé circonvenir par son frère et par les émigrés de Londres. Ils trouvent que Charette s'émancipe trop, agit trop par lui-même, va trop de son côté, rebelle à toute