Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LES ÉMIGRÉS ET LES GÉNÉRAUX DE NAPOLÉON. 253

parler leur cœur, et, de même, ils sont l’objet de la bienveillance des émigrés chaque fois que s'offrent à ceux-ci l’occasion de la manifester. Leur histoire abonde en traits de ce genre, qui font également honneur aux uns et aux autres. Le hasard de mes recherches à travers les archives m'en a fait découvrir un qui vient s'ajouter à Ceux que nous connaisions déjà et qui les confirme.

J'en trouve les détails dass un rapport adressé à Louis XVIIX, alors réfugié à Mitau, au mois de décembre 1806: Ce rapport ne porte pas de signature, et son titre, qui n'en nomme pas l’auteur, indique seulement que cet auteur est maréchal de

camp au service du roi de France !, L'absence de

1. Sans me permettre de rien préciser, les recherches auxquelles je me suis livré pour découvrir son nom m'autorisent à penser qu'il s’agit ici du maréchal de camp, Marquis de La Roche Aymon, qui commandait à Coblentz la coalition des gentilshommes d'Auvergne.

Né le 31 mai 1751, au château de Mainsat en Auvergne, il s'engagea en 1767 dans les gardes du Corps, compagnie écossaise. En 1710, il est menin du Dauphin qui fut Louis XVI. Il était alors capitaine dans Noailles cavalerie. On le trouve en 1773 colonel du régiment provincial de Périgueux, en 1774, Colonel de Royal Navarre cavalerie. En 1784, il est nommé brigadier, en 1789, maréchal de camp et, entre temps, chevalier de Saint-Louis. Il émigre en 1791 et rejoint les princes à Coblentz aussitôt qu’ils y sont rendus. En 1795, il devait commander une expédition en Bretagne, qui n'eut pas lieu. De 1799 à 1801, après un court passage aux Hussards de Pfaff de Pfaffenhoffen, à la

solde anglaise, il sert dans le régiment de cavalerie noble des