Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LES ÉMIGRÉS ET LES GÉNÉRAUX DE NAPOLÉON. 261

mité d'opinion dans les divers corps d’armée, au travers desquels j'ai passé. »

Quelques jours plus tard, l’auteur du rapport qui nous fournit ces détails débarquait à Berlin, que les Français occupaient et où il nous apprend qu'il avait longtemps vécu. A peine arrivé, il se présente chez le général Hulin, commandant la place, pour faire viser son passeport. Il ne peut voir le général, mais son passeport est visé sans difficulté. Tranquille sur ce point, il vient de se décider à prendre trois ou quatre jours de repos dans la capitale prussienne, où il compte beaucoup d'amis, lorsque, à minuit, un capitaine et un gendarme viennent très courtoisement l’inviter à les suivre chez le général Clarke, préposé par l’empereur au gouvernement des provinces occupées, qui désire le voir sur-le-champ. |

Il se rend à cet appel; on l'annonce; le général paraît, et, l'ayant salué, lui dit :

« J'ai infiniment de respect pour votre nom, monsieur; j'ose espérer avoir l'amitié d'un de ceux qui le portent et qui fut mon camarade à La Flèche; c'est, je crois, votre fils.

— Non, monsieur le général, ce n’est pas mon

fils. Notre famille est très nombreuse et, sans