Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

280 RÉCITS DES TEMPS RÉVOLUTIONNAIRES.

(sic) tous les jours les personnes qui ont entendu parler de moi. Bonvarlet t’aura remis une lettre que j'avais écrite à ma femme dans le premier moment. Tu la lui remettrais en cas d'événement. Mes intentions y sont consignées. Ce sont des conseils que je donne à l'amitié.

« Je pleure sur toi, homme vertueux, qui jusqu'à ce jour, au sein d’une famille honnête, n’a connu que la tranquillité et le bonheur. Fallait-il que je te connaisse pour t'affliger! Ah! pardonne, pardonne à un homme qui t'aime et te révère et qui n'est malheureux que par un excès de sensibilité. Je demande ton estime; je la méritte (sic) et sa perte ne ferait qu’ajouter à mes peines. Cache bien à ma femme, à ma chère Adélayde, que l’homme qui voudrait son bonheur aux dépens de sa vie est privé de la liberté.

«Mon cher ami, si j'en crois des pressentiments flatteurs, je Le reverrai bientôt. Ah! mon Dieu, que fait Adélayde?... Dans les républiques, le général trop aimé des soldats qu’il commande n'est jamais vu de bon œil, tu le sais. Il est certain que la liberté pourrait souffrir d'un tel homme s'il était ambitieux. Mais, moi, à qui puis-je nuire? J'ai toujours fait le bien et qui