Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

AUTOUR DE HOCHE. 28%

âme de politicien. Soit qu'il ait voulu flatter les hommes au pouvoir, soit qu'il ait cru la République en péril, il se fait leur complice, à l'exemple de Bonaparte et d’Augereau. Il détache de son armée plusieurs régiments qui vont jusqu'à Soissons, prêts à répondre au premier appel du Directoire et que les réclamations du Conseil des Cinq Cents l’obligent à rappeler. En outre, les caisses du gouvernement étant vides, et pour faciliter le coup que médite Barras, il lui prête de ses deniers et de ceux de Déchaux son beau-père, une somme de 48 000 livres dont sa veuve ne sera remboursée que l’année suivante.

Le 21 fruclidor, déjà mortellement atteint, il s’écriait au reçu des nouvelles du 18 :

« Docteur, mon rhume est guéri. Voilà le remède. »

Le lendemain, il écrit à Barras :

« Bravo, mon cher Directeur, mille fois bravo! Nous sommes tous ici dans l’enchantement. J'attendais votre courrier avec bien de l’impatience. Il faut une justice prompte. Songez aux maux qu’à soufferts le peuple français. Pas de faiblesse. Si vous vous conduisez ainsi qu'en vendémiaire, attendez-vous aux mêmes résultats. Dans deux ans