Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits

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» ages, ils attestent leur justice. leur désintéressement, » Jeur modération. ils vous tracent des leçons de sagesse, » ils vous invitent à retourner au iravail , à rentrer dans » Je sein de l’ordre et de la paix. C’est là enfin que, dans l'espoir de m'associer avec eux à l’exécration des » peuples à venir, leurs mains toutes sanglantes encore , » ces mains sacriléges qui viennent de renverser les au-

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» tels de notre religion pure, s’occupent à en rassembler » les débris pour m'en élever à moi-même! Grand Dieu! » les injustices de mes contemporains furent pour moi » des honneurs; mais les honneurs qu'on me rend au» jourd’hui, sont le plus amer comme le plus accablant » des outrages. ».....

Genevois révolutionnaires ! qu'auriez-vous à répondre à cette voix gémissante ? Répliqueriez-vous que vous n'avez fail que suivre l'exemple des Français ; que les cirsonstances, voire situation, ou votre faiblesse, vous ont fait un devoir de les imiter?

Vous avez, dites-vous, imilé les Français ! mais où étaient dans Genève les courtisans dilapidateurs? Où était ici le clergé qu'il était besoin d'assujettir au pouvoir civil ou qu’on oserait accuser d’insulter par son luxe à l’indigence du peuple, et par ses mœurs à la simplicité de la religion ? Où était la classe privilégiée que vous aviez à humilier, ou à combattre? Montrez les prisons d'État que vous étiez appelés à altaquer et à détruire. Indiquez les taxes injustes ou les oppressions dontle pauvre avait à se plaindre. Enfin, les Genevois qui venaient de s'armer contre le vœu de leurs compairiotes, ceux qui avaient servi d'espions ou d'avant-garde à des iroupes élrangères , qui sont-ils ? Pouvez-vous les nommer?

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