Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits

PIÈCES JUSTIFICATIVES.

NOTE 4, Pace 21.

Dans le courant de 1793, alors que le sort de la République Française était loin d’être assuré, un certain nombre de Genevois ennemis des principes révolutionnaires eurent lim prudence de faire des démonstrations de joie à l’occasion de quelques échecs éprouvés par les armes françaises ; en particulier, quand à la bataille de Nercwirden Yaile gauche de Dumouriez fut mise en déroute, quelques aristocrates la firent crier comme un objet perdu et ils se réunirent en un grand banquet qui eut lieu à Coppet. Les révolutionnaires voulaient les faire mettre en accusation comme ayant insulté une nation amie et ils allèrent se plaindre à un desSyndies, qui les en dissuada et leur conseilla de se faire justice eux-mêmes, en leur disant : cela vaut tout au plus quelques coups de nerf de bœuf. Aussitôt les révo lulionnaires se munissent de cette arme ignoble, et, le soir même, quand les aristocrates revinrent de Copper, ils les attendirent à la porte de Cornavin au nombre de plusieurs centaines et les rouèrent de coups sous les yeux d’une foule immense. Ces exécutions se prolongèrent pendant longtemps et prirent le nom de tannage, les révolutionnaires se glorifiaient de s’appeler tanneurs, et les indignes magistrats démocratiques qui avaient provoqué ces violences feignaient hypocritement de chercher à lesréprimer. La vigueur d’un simplecitoyen yréussit.