Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits
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NB. 1l ya toute apparence que l’auteur du rapport ci-dessus est Bourdillon-Diedey lui-même. Par l'extrait que nous donnons ici de son Lestament, pièce qui a reçu une certaine publicité, on verra que ses idées avaient bien changé avec les années. Quant à la justification qu’il essaye de faire sur la part qu’il prit à la provocation aux pillages et aux violences de 1794, nous ne nous permettons pas de l’apprécier. (Note de l'Éditeur.)
Attendu l’aveu que je fais ici de mes fautes, on pourrait croire qu'elles s'étendent à des choses dont je suis entièrement innocent, ce qui induirait en erreur les personnes trop crédules, ainsi que celles qui travaillent à laisser des matériaux pour l'histoire de nos jours; c’est pourquoi, je déclare en présence du Dieu tout-puissant que l'accusation portée contre moi, tant verbalement que par écrit, me signalant comme provocateur de l’insurrection du 19 Juillet 1794, est calomnieuse. Je n’ai été membre d'aucun comité organisateur d’insurrection, et dans la réunion particulière dont alors je faisais partie, jamais il n’a été proposé, ou délibéré, rien qui pût tendre directement ou indirectement à faire insurger le peuple. Si cette fatale journée n’est pas le produit d’un mouvement spontané de quelque club, et qu’elle ait eu des conducteurs invisibles, je souhaite que Dieu leur fasse grâce ! Quant à moi, si je me suis jeté au milieu des insurgés, si j'ai cherché à organiser ce qu'il n’était pas en mon pouvoir d'empêcher , si j'ai accepté de terribles fonctions, ‘si je me suis placé à côté d'hommes avec lesquels je n'avais aucun rapport quelconque, ce fut par un mouvement inoui, uniquement dans le but de prévenir de plus grands malheurs, d'arrêter les mouvements tumultueux d’une multitude égarée, agissant sans boussole comme sans frein, et de rétablir un ordre quelconque au milieu d’un désordre dont on ne pouvait calculer les résultats. Et lorsque de grands malheurs ont eu lieu, à côté des souffrances que j'ai éprouvées, dont l'on ne peut se faire que de faibles représentations, je n'avais d'autre consolation que lorsque je pouvais contribuer à sauver des individus, et à atténuer cette malheureuse disposition à imiter les abus d’un peuple voisin. Au surplus, le jour arrivera où toutes choses seront mises à découvert; attendons cette grande époque et préparons-nous à la venue du Grand-