Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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tant qu'il me sera démontré qu’elle est profitable à la chose publique.

€ Quant au rapprochement qui m'a été proposé de votre part, je.ne puis y accéder. Indifférent au bien général, inutile pour vous, il ne pourrait être avantageux que pour moi; il ne pourrait que rendre également suspecte mon exaspération passée, mon silence présent, et les éloges qu’à l’avenir j'espère être dans le cas de donner à votre administration. Abstraction faite de tout autre molif, celui-ci suffirait seul pour déterminer mon refus. Étranger à toute autre espèce d’ambition, je eonserverai toujours celle de maintenir la dignité de mon caractère, et rien ne le dégraderait à mes propres yeux, comme une réconciliation aussi visiblement intéressée.

« Salut et respect. »

Comme on le voit par cette lettre, Rouget avait été profondément blessé par Carnot dont il avait lieu d’attendre plus de marques d'intérêt. Il est probable aussi que Carnot avait froissé Rouget en contestant ses aptitudes militaires et en ne reconnaissant à son condisciple que des aptitudes pour les beaux-arts.

Ce fait qui a dû se reproduire plusieurs fois, cette espèce de dédain que témoignent aux poètes lés hommes d’un grand mérite sans doute, mais souvent de grands béotiens sur le chapitre des beaux-arts, ce fait a dû froisser Rouget, genus irritabile vatum.

Il faut avoir vécu dans le monde politique pour bien comprendre ces nuances. Nous-même avons souvent entendu de prétendus habiles : « Un tel?... Je le connais, il fait des vers! » Cette classification, dans l'esprit de ces béotiens, est une qualification qui n’admet pas le poète comme susceptible de travailler à des choses sérieuses qui se traitent en prose et demandent plus de