Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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m'avez paru être l'ennemi de la chose publique, et qu'il est des torts avec lesquels l’homme pur,le patriote irréprochable ne compte point jusqu'à leur entière expiation. « Cette expiation vous l’avez commencée ; mais elle n’est l'affaire ni d’un jour ni d’un an. La durée de votre magistrature, la durée de toute votre vie suffiraient à peine pour la consommer. En vous supposant dans la carrière que vous suivez depuis un mois autant de constance que vous en avez eu dans la carrière opposée, l’observateur rigide sera encore obligé de vous tenir compte de tout le bien que vous n’avez fait que d'intention.

« Pour moi, je vous l'avoue avec plaisir, soit calcul, soit repentir, il me semble que pour le moment vous marchez sur la droite ligne de l’intérêt général. Cette conspiration (affaire Babœuf), qu’on assure avoir été déjouée par vos soins, me parait d’une importance bien plus grande que ne le pensent plusieurs même de mes amis. Celui-là rend un grand service à la République, qui comprime les dernières convulsions de l'aristocratie et du terrorisme, fussent-elles imperceptibles, car elles sont encore un signe d’existence.

« Continuez, Carnot. Travaillez de bonne foi avec vos collègues à cicatriser les playes (sic) incessamment rouvertes et toujours saignantes de la patrie. Précipitez au fond du fleuve cette fange révolutionnaire qui trop longtemps en a recouvert la surface. Dirigées par vous, que nos armées forcent l’Europe à recevoir une paix qui devienne l’époque et le gage de la prospérité nationale, et soyez sûr alors que vos travaux n'auront pas de plus zélé apologiste que moi : soyez sûr qu'aucune prévention n’altérera jamais à mes yeux la grandeur ou l'utilité de leurs résultats; soyez sûr que jamais ni mes discours, ni mes écrits ne tendront à diminuer votre influence,

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