Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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signé qu'avant-hier 16 nivôse par le ministre des relations extérieures, s’il avait été convenu, stipulé dans les mêmes termes, offert à la signature du 15 frimaire, quelle cause aurait pu éloigner l'issue d’une négociation que les circonstances rendaient pour vous d’un intérèt si puissant? € Ici, général, la plume me tombe presque des mains, et je sens dans toute sa lourdeur le fardeau que je me suis imposé. Ce que j'ai à vous dire va retomber sur un homme dont j'apprécie vivement toutes les qualités aimables et dont je crois les talents essentiellement utiles à la chose publique. Le ciel m’est témoin qu'il n’est pas une seule considération de fortune, de gloire ou de bonheur personnels qui peut arracher de moi une pareille démarche. Mais en continuant cette lettre, je suis déterminé par deux motifs :

€ L'un, que vous avez trop d'expérience des hommes pour prétendre n’en associer que des parfaits à vos travaux; l’autre, qu'ayant à vous déplaire, à vous affliger peut-être, ce qui m'est bien pénible, en vous tenant sur des gens qui peuvent vous être chers, le langage de l’inflexible vérité, je dois, aux dépens de mes propres affections, vous prouver que je suis incapable de transiger avec un intérêt aussi sacré !

€ Eh bien donc, citoyen consul, il n’est que trop vrai. Une mesquine spéculation de vils petits intérêts particuliers dont les Bataves ne sont nullement coupables, ont seuls retardé la conclusion du traité des six millions.

« Comment serait-il possible d’en douter lorsque, d’une part, on sait qu’un usage indigne de la majesté des nations et de la dignité de ceux qui lesreprésentent attache des pots-de-vin à la ratification de semblables marchés ; lorsque, d’une autre part, on voit, sans motif quelconque, une négociation aussi urgente, suspendue pendant un