Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

— 103 —

mois, c’est-à-dire jusqu’au départ du nouvel ambassadeur, lorsque de plus ce même ambassadeur est réputé avoir inutilement sollicité pour sa fille un présent du gouvernement batave, présent dont la veuve d’un héros aurait pu accepter l'offre, mais pour lequel on ne doit pas s’exposer à un refus.

« Combien de conséquences fatales n’entraîne pas une seule faute d’un homme en place.

« Non seulement la condescendance de Talleyrand pour son ami éloigne les résultats d’une opération décisive peut-être pour le repos de l’Europe, mais en se COMbinant avec cette froïideur qui a succédé à son ancienne bienveillance pour les Bataves (et dont je connais le principe), elle se met dans l'impossibilité de rendre justice, comme c'était son devoir, à l'empressement avec lequel ils se prêtaient à vos désirs, de les défendre, comme c'était son devoir, contre la suggestion d’un ennemi d'autant plus dangereux qu’il est honoré de votre comité, et de combattre, comme c'était son devoir, des mesures qui, dérivant de nolions fausses, ne peuvent produire que des effets désastreux.

« Une fois les Bataves reconnus innocents des retards dont vous vous plaigniez, à quoi se réduisent tous les autres griefs que vous m’énumérätes l’autre jour avec tant de vivacité et cela dans une gradation, dans des termes qui me sont familiers depuis le voyage que je fis l'été dernier à Alkmaër ?

« Ce sont des marchands, me disiez-vous, soit. Mais est-ce à vous de vous en plaindre ? Où seraientles ressources qu'ils peuvent encore vous offrir, s'ils ne les eussent défendues avec toute la parcimonie, toute la ténacité mercantiles? Où seraient-elles ces ressources Si, par de triples serrures, ils n’eussent abrité leurs caisses contre les incursions des Ségui, des Ducange, des Meyer,