Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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sement entendus parle chien de la maison qui mordit aux mollets la bohémienne, si bien qu’elle fut obligée de lâcher prise pour se défendre. On accourut aux cris et, gràce au chien, l'enfant fut rendu à sa famille.

Quelques années plus tard, Rouget avait alors 6 ans, une troupe de musiciens donna un concert sur la place de Montaigu. Rouget, peu accoutumé à entendre la musique, mais ayant apporté en naissant le goût des arts, se mêla aux auditeurs, fut émerveillé de ce qu’il entendait, et applaudit de si bon cœur les virtuoses quele chef de la troupe le remarqua, admira la figure naïve et impressionnable du jeune enfant, et, pour lui faire plaisir, le plaça sur un cheval porteur de timbales. Il mit entre ses mains les baguettes de l'instrument. Sans se déconcerter notre musicien improvisé frappa l’instrument parfaitement en mesure et, à son tour, émerveilla les musiciens.

Toujours monté sur le cheval il les suivit sans se préoccuper de ses parents, tellement la musique, le violon surtout, l’avaient charmé. Un domestique, envoyé à sa recherche, le rejoignit assez loin déjà du village et le ramena au logis paternel. Comme excuse aux reproches que lui fit sa mère il répondit : « Is jouaient si bien du violon! » La mère acheta à son fils un violon pour qu'il apprit à en jouer lui-même et ne fût plus exposé à ces aventures, qui pouvaient le séparer si malheureusement de sa famille.

À quelque temps de là, Rouget fut envoyé au collège de Lons-le-Saulnier. Vers l’âge de 15 ans il eut l’occasion de voir de près la cour de Versailles, et même l'honneur, bien grand alors, de parler à la reine. On se rappelle que (la reine) Marie-Antoinette, mariée au Dauphin en 1710, avait apporté, avec sa grâce et sa jeunesse, un élément de gaité dans la cour corrompue du

roi Louis XV. 2