Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise
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L'ENFANT
— « O mon père ! entends-tu cette belle peinture € Et tout ce qu’à mi-voix le méchant me promet ?
LE PÈRE
— « Rassure-toi, mon fils; à travers la forêt, € Dans les branches des pins, c’est le vent qui murmure. »
LE ROI DES AULNES
“— «..Cher-enfant | Pourquoi balancer ?
5. € Viens donc, mes filles te demandent : ‘€ Eeurs soins, leurs caresses attendent; « Pour: toi leurs chants vont commencer.
L'ENFANT
— « Ses filles !... Les voilà qui m’appellent dans l'ombre.
LE PÈRE
— Œh! non, c’est un vieux saule et son feuillage sombre.
LE ROI DES AULNES
— € Enfant! qui peut te retenir ? « Je l’aime; ta beauté me charme; « Mais je sais aimer et punir;
« Et la force est aussi mon arme.
L'ENFANT
— « Il m'a saisi, m'entraîne... Oh! quel mal il me fait! € Oh ! mon père | Au secours! »…
A ces mots il se tait, Le bon père a frémi, plein d'angoisse et de crainte, La cavale obéit à l’acier qui la mord; De sa ferme à la fin, il aborde l'enceinte, Il entre. son enfant dans ses bras était mort.