Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

op

« La fleur des champs brille à ta boutonnière, Mon vieil habit, ne nous séparons pas. »

Il le prouva plus tard, quand on voulut lui donner la décoration de Juillet.

« Vous savez, dit-il à M. Joseph Bernard, comme j'aime les honneurs et les décorations : j'avais jusqu’à présent tout esquivé avec assez de bonheur. Eh bien, mon cher ami, on veut me donner la croix de Juillet. J'ai écrit à la commission pour prouver que je ne la méritais pas, quoique je tinsse à honneur qu'on eût bien voulu penser à moi; mais on m'assure que ma réclamation a été écartée. Je vais donc être enrubanné. Que les hommes sont bêtes ! »

Béranger repoussa donc la démarche faite au nom de Rouget de Lisle, et cependant tout en refusant il avait à cœur de voir Rouget de Lisle décoré. L’auteur de la Marseillaise n’avait pas, à beaucoup près, l’âme aussi énergiquement trempée que Béranger, de plus il avait été militaire et il semblait à ce dernier beaucoup plus logique qu'il acceptât. C'était le général Blein qui servait d’intermédiaire entre les deux poètes : « C’est un enfant que votre Rouget de Lisle, disait Béranger; il s’ôterait volontiers un bonbon rouge pour me l’offrir. Il l’a, qu'il le garde! Pourquoi n’aimerait-il pas les douceurs, lui qui a dû les désirer toute sa vie, et qui n’a toujours vécu que de privations ?-Reportez-lui done la croix d'honneur qui lui est bien légitimement due. Dites-lui que je n'ai rien fait et ne ferai jamais rien pour l'avoir.

« S'il refusait encore, rappelez-lui que vous êtes SO général et qu’il doit vous obéir... »

C’est vers le mois de décembre 1830 que Rouget fut

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