Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

5

Cette histoire aurait été celle des démarches qu'il faisait pour augmenter la pension de Rouget. Il avait 2,000 franes de pension sur la cassette du roi. Bientôt, grâce aux pressantes sollicitations de notre chansonnier, cette pension s’éleva à 3,500 francs.

11 Jui écrivait à la date du 18 mai 1832:

« Vous n’avez pu deviner qu’une partie de l’énigme, mon cher ami; il y en aurait long à vous conter sur cette affaire que jenégocie, depuis les premiers jours de mars, avec M. d’Argout d’abord, puis avec Barthe ou plutôt avec son appui. Je vous dirai, en substance, que je ne voulais pas pour vous moins de 1,500 francs. D’Argout prétendait ne pouvoir donner que 500 francs. Barthe, dans son intérim à l’intérieur, fit porter la somme à 1,000 fr., par M. de Montalivet; et c'est avec surprise que j'aireçu, il y a quelques jours, une lettre de celui-ci, qui ne m’annonçait pour vous que les 500 francs que d’Argout avait déjà ordonnancés, et dont vous venez aussi de recevoir avis. Jai répondu sur-le-champ à Montalivet que j'avais espéré mieux, d’après les promesses du garde des sceaux; et, ce matin, j'ai été à la chancellerie pour m'en expliquer avec ce dernier. Il doit en parler à Montalivet, et j'espère encore que nous obtiendrons sur le ministère de l’intérieur un surplus d’indemnité, car c'est comme ministre du commerce et des travaux publies que Montalivet vous a informé de la détermination. »

Ce n’est qu’en juillet que ces négociations aboutirent. De Passy, à la date du 19 juillet, Béranger écrit à Rouget une lettre où son bonheur éclate; on le voit par le ion joyeux qui l’inspire :

« Avez-vous reçu ou non l'avis d’un surcroît de fortune? L'argent vous pleut, mon cher ami. M. d’Argout charge