Serbes, Croates et Bulgares : études historiques, politiques et littéraires

L'HISTORIEN BULGARE PAISII

Nous venons d'étudier la figure si curieuse de l’évêque Sofroni, qui est considéré comme le fondateur de la littérature bulgare moderne et dont les mémoires constituent une contribution importante à l’histoire des populations chrétiennes de l’empire ottoman durant la seconde moitié du xviu siècle.

Avant Sofroni un autre prêtre bulgare a joué un rôle considérable dans la renaissance intellectuelle de sa nation. C’est le moine Paisii, auquel un de ses compatriotes, M. Boïan Peney vient de consacrer une monographie qui comble une véritable lacune de la littérature bulgare.

Si bas qu'ils fussent tombés sous la domination ottomane, les Bulgares n'étaient pas cependant absolument isolés de leurs congénères slaves. Les négociants de Raguse, qui ont exercé une influence si heureuse sur les Serbes de Bosnie-Herzégovine, avaient aussi des comptoirs et envoyaient des voyageurs dans Îles pays bulgares. Les Grecs, avec l'appui des Tures, avaient imposé leur langue, leur liturgie, leur costume. Les Bulgares un peu riches se croyaient Grecs, de même que naguère à Prague les bourgeois tchèques se croyaient volontiers Allemands. Dans l’église grecque de Temesvar, Rakovski a relevé avec indignation cette inscription: Esisznse Ahärzss gihoyeve SEANNY 272 laure

ï

celui de Zlatko (de zlato, or) et s’il est une ville bulgare,

265. S'il est un nom slave, c’est à coup sûr