Serbes, Croates et Bulgares : études historiques, politiques et littéraires

GEORGES D'ESCLAVONIE 59

de sa cité natale, tient à évoquer à l'instant de sa mort les traditions ecclésiastiques qui ont bercé sa .jeunesse. Il prescrit que son service anniversaire aura lieu le lendemain de la fête de Saint Jérome. Or Saint Jérome, né à Stridon, était considéré par les Slaves de Dalmatie comme leur compatriote et leur patron et une tradition très répandue chez les Slaves méridionaux lui attribuait l’invention de l'alphabet glagolitique. Il était pour le pieux chanoine un saint national, un compatriote, et il tenait à placer sousses auspices les prières qu'il demandait pour son âme au clergé de la métropole de Tours.

C’est dans le diocèse d’Aquilée que se trouvait le pays natal du chanoine Georges, ce pays qu'il désigne sous le nom de Rayna. Il s’agit très probablement de bourg de Rain situé sur la Save, chef-lieu de cercle de la Styrie (1164 habitants, d'après la dernière édition du Brockhaus. C’est, dit le Brockhaus, la ville allemande la plus meridionale de la Styrie, mais le cercle de Rain est surtout habité par des Slovènes). Au quatorzième siècle on ne percevait guère de différence entre les Slovènes et leurs voisinsles Croates. Il y a lieu de croire que notre chanoine vécut quelques années dans un diocèse croate où la liturgie glagolitique était en vigueur. Où fit-il ses études ? Etudia-t-il d’abord à l’université récemment fondée de Prague qui attirait certainement les Slaves méridionaux ? Nous ne savons actuellement rien de positif à ce sujet.

En tout cas pour arriver jusqu’à Tours il devait avoir passé par Paris.

J'ai eu la curiosité de rechercher sa trace dans la belle publication de Denifle et Chatelain : Chartularium Universitatis Parisiensis' accompagnée de l’Auctarium Universitatis Parisiensis® qui reproduit les plus vieux registres de la nation allemande à l’Université de Paris.

Dans ces deux publications revient à diverses reprises le

1. Paris, Delalain, 1887 et s. 2. Ibid. 1894 ets.