Six lettres inédites de Gustaf Mauritz Armfelt à Francis d'Ivernois

B VII, 2 Lettres de G. M. Armfelt 17

tisans aux gages de Collincourt, il n’y a pas un être qui ne ferroit des sacrifices réels pour sécouer le joug honteux qui leur est imposé.

Un grand procès que je viens d’avoir en Allemagne me forcera peut-être d’y aller, (si NB. je trouve encore assez de crédit dans ce pays pour avoir les lettres de Crédit necessaires). — Ce voyage auroit pour moi un interêt Majeur, si je connoissois au juste, comment les affaires d’Espagne vont, et si cette Nation génereuse a quelque espoir d’être délivrée de la Tyrannie françoise. — Daignez, Monsieur, me donner quelques renseignements à cet égard, et remettre la lettre à mon fils, qui en prendra soin. — Ma persuasion intime est, que si l'Espagne est subjugué, celui qui n’est pas Anglois ni assez friche pour vivre en Angleterre, et qui ne veut pas exister Esclave de Bonaparte, n’a d’autre ressource que de se bruler la cervelle.

C’est avec la plus haute considération que j'ai l'honneur d’être

Monsieur Votre très humble et très obéissant serviteur Le B°7 d'ARMFELT !. A Monsieur Monsieur Francis d’Ivernois à Londres.

! La note d’Ivernois, après la reproduction de cette lettre, continue:

« Peu de jours après, cette lettre a été suivie d’une autre, adressée ici au gouverneur de son fils pour m'être communiquée, lettre où le Baron annonce avoir repris de grandes espérances sur la possibilité d'opérer une révolution ministérielle en Russie, et me fait consulter sur les moyens de se procurer ici, chez quelques banquiers, un emprunt hypothéqué sur ses biens en Finlande.

« Quoique je soie assez porté à envisager cette tournure comme un moyen de sonder si le Gouvernement Britannique se soucierait de ses services, je me suis bien gardé de rien dire au gouverneur de son fils, et ayant une occasion immédiate et sure pour lui répondre directement, je lui ai adressé, le 5 novembre, les lignes suivantes qui lui feront suffisamment comprendre que je n’avais pris langue avec personne et que je lui écrivais de mon chef: J

« Quant au voyageur pour lequel vous désireriez l'intervention d’une Ban< que de ce pays, je dois vous avouer avec un vif regret que dans les circons«tances actuelles la chose ne me parait guère possible à tenter. Mais je n’en < garantirais pas l'impossibilité, s’il s’agissait pour lui de retourner dans le pays «qu’il vient de quitter, et que la grande entreprise commerciale qu’il avait en