Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France

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quittai pour me rendre à la tête du bataillon. Je n'avais pas fait cent pas, que j'entendis pousser des cris de détresse, et que je vis notre pauvre Vaudois entouré de trois brigands.

Accompagné de deux soldats, j’'accourus à son secours, mais il était trop tard, il venait d’être poignardé. Décidé à tirer vengeance de cet abominable crime et armé de mon fusil à deux coups, j'ajustai avec tant de bonheur, à environ 420 pas, lun de ces brigands, qu’en m’approchant de lui, je m’assurai qu'il était bien mort. Le bras était cassé et la poitrine traversée d’une balle. Les deux autres bandits nous échappérent.

Elvas est l’une des premières places fortes du Portugal, à deux lieues des frontières et de Badajoz, grande ville d'Espagne. Elle est défendue par deux forts d’une certaine importance : le fort de la Hyppe et celui de Ste. Lucie, moins consi-dérable que le premier. Ces forts étaient gardés par quelques compagnies de notre bataillon et par un petit nombre d’artilleurs français. — A notre arrivée à Elvas, il y avait des troupes espagnoles et portugaises. Les premières partirent pour l’intérieur du Portugal et les autres pour Valladolid. Ces soldats furent remplacés par 500 dragons