Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France

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repos, mais d’être approvisionnée, et qu'en entrant en Portugal, elle ne trouva que de nouvelles fatigues. La deuxième division souffrit énormément. Sans pain, sans souliers , traversant une contrée dépeuplée et sans ressources, dans un pays hostile. Ce n’était plus une armée en marche, c'était une masse d'hommes ne sachant plus où ils allaient. Pendant la nuit, les guides ne pouvaient plus diriger la marche. Depuis Bayonne, l’armée avait déjà perdu beaucoup de monde. Le général en chef, même son état-major, subirent également les calamités d’une marche dont les souffrances dépassent toute idée.

Après les terribles journées passées dans le Beira, l’armée put se refaire à Abrantés et les traînards y arrivèrent.

Sur ces entrefaites, le roi avait quitté Lisbonne, avec la flotte portugaise, le 28 novembre 1807, au matin. — Le duc d’Abrantès envoya proclamation sur proclamation, pour calmer l’effervescence des populations, qui était à son comble; puis il entra lui-même dans la capitale avec 1500 grenadiers et une partie de son état-major, et prit ainsi possession d’une ville comptant plus de