Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France
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bombes et des boulets, et, de temps à autre, nous leur répondions, de manière à leur prouver que nous n’étions pas endormis. Après le dîner, le colonel Girod faisait jouer un mortier monstre, qui ne laissait pas que de ralentir un peu la fougue espagnole. Nous n’avions qu’un seul artilleur qui connût le maniement de cette énorme machine de guerre, et, à travers les embrasures du fort de la Hyppe, il nous était facile d’observer le désordre que quatre ou cinq de ces bombes amenaient dans le camp espagnol. Cependant, serré toujours de plus près, le colonel Girod comprit qu’il fallait évacuer complétement la ville. Une insurrection faillit y éclater, mais l'autorité intervint et tout rentra dans l’ordre.
Dans la soirée du 14 septembre 1808, deux officiers portugais, envoyés par leur général, se présentèrent au fort de la Hyppe, pour conférer avec le colonel Girod: ils étaient accompagnés d’un capitaine français, prisonnier à Badajoz. Tous les trois étaient chargés d’effrayer notre colonel, mais tout fut inutile. Celui-ci, pour toute réponse, leur fit examiner ses moyens de défense, son arsenal, et jusqu’aux prisonniers espagnols, qui ne
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purent que se louer du traitement qui lex Gai ls