Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France
fo
tion était signée. Le feu recommença donc de plus belle, à la joie de nos Suisses, et de tous les soldats de la garnison. Il fallait voir avec quel entrain ils manœuvraient notre formidable artillerie. L’officier anglais ne se tint pas pour battu : il revint à la charge, et, accompagné de deux colonels espagnols, il proposa au colonel Girod d'envoyer un officier de son choix à Lisbonne, afin de s’assurer du fait et de tout ce qui était relatif à la capitulation de l’armée. Enfin, le 22 septembre, le général en chef nous expédia, par un officier de cavalerie, l’ordre d'abandonner Elvas et de nous préparer au départ.
Notre bataillon avait pris un tel goût pour les combats, que c’est avec peine qu'il se décida à quitter Elvas et ses bonnes pièces d'artillerie, qui tenaient en respect les Espagnols, et notre mortier monstre, appelé le pousse-café, car c'était toujours après le dîner que le colonel Girod nous permettait de nous en amuser, et d'envoyer quelques-uns de ces énormes projectiles à l’armée assiégeante. Nous suivions avec attention la trace de la bombe et toujours ses effets étaient formidables. La guerre a ses dangers et ses plaisirs ; nous remettre en marche, pour céder la place aux