Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France
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Espagnols, ne pouvait entrer dans la tête ni du colonel Girod ni de nos Suisses.
La capitulation fut exécutée à la lettre. Les Espagnols rentrérent à Badajoz et un régiment anglais nous remplaça à Elvas. Nous n’eûmes qu’à nous louer des procédés de ces derniers. L’échange des prisonniers s’effectua. Nous livrämes soixante Espagnols contre une quinzaine d’officiers français, entre autres le brave capitaine qui était venu nous visiter à Elvas, lors de la première demande de capitulation. Les Espagnols renversérent les lignes de circonvallation qu’ils avaient élevées, et rentrèrent en Espagne. Le 1er octobre 4808, toute la garnison suisse et française quitta Elvas, au nombre de 1400 hommes, dont mille à peu près formaient l'effectif de notre bataillon, qui, en entrant en Portugal, comptait plus de 1200 combattants. Nous sortimes des forts d'Elvas avec tous les honneurs de la guerre : tambour battant, mèche allumée et aigles déployées. Les bourgeois d'Elvas étaient étonnés de nous voir en si bon état, après avoir été assiégés par une armée de huit mille hommes, qui ne nous laissaient aucun repos ni jour ni nuit, J’observai avec plaisir nos compagnies vaudoises ; c’étaient elles qui avaient