Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France

pe.

Les souvenirs de mes premières campagnes en Suisse n’ont rien de bien séduisant, car c'était Ja guerre civile, au nom de la République helvétique une et indivisible, et la guerre civile est toujours un malheur.

Composé en partie de jeunes gens, et surtout de Suisses des cantons français, notre bataillon de chasseurs fut d’abord dirigé sur Zurich, pour ramener cette ville à l’unité helvétique. La ville fut canonnée pendant quelque temps, puis elle capitula, et se rangea, comme Ja plupart des grands Cantons, au régimenouveau. De Zurich nous dûmes marcher contre les cantons primitifs, qui soutenaient encore vaillamment les bannières glorieuses des fondateurs de la Suisse. Mais nos succès, là comme ailleurs, furent de peu de durée ; le peuple ne Voulait pas de ces institutions imitées de l’éiranger et apportées par les baïonnettes étrangères. Notre bataillon avait souffert, et, après une campagne à peu près infructueuse, nous nous dirigeâmes sur Bâle, comme place de dépôt. Du reste les désertions et l'incertitude de l'avenir ne donnaient que peu de solidité à notre Organisation militaire. Après nous être réorganisés, tant bien