Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France
et ire
que mal, nous fimes mis en garnison à Berne, alors capitale de la Suisse. Nous passämes dans cette ville un temps assez tranquille, bien que nous fussions obligés de protéger et de garder le gouvernement. Et si, d’un côté, la garnison était excellente, nos rapports avec les habitants étaient assez peu satisfaisants : ils croyaient voir en nous une espèce d’arrière-garde des légions de Brune et de Schauenbourg.
Je ne sais plus au juste quelle fut la raison politique qui nous fit partir de Berne pour nous diriger sur Fribourg. Mais nous nous trouvions à peine depuis quelque temps dans cette dernière ville, lorsque nous apprimes que les troupes des cantons primitifs et de Berne venaient nous atlaquer. Nous fimes promptement nos dispositions de défense, et nous braquâmes des pièces de canon dans les nombreuses tours qui entourent la ville. On était en automne 1802. Nous apercevions au loin les carabiniers et l'artillerie des Cantonaux. J'étais de garde dans une des tours, qui existe encore à l'extrémité du pont suspendu. Je disposais d’une pièce de canon très bien servie, et je devais faire feu aussitôt que j'apercevrais l'ennemi. Peu avant l'attaque, je me souviens-que..