Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire

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cés. Arrivé au corps, le colonel m'imposa effectivement cette punition, que je subis pendant quinze jours. Le temps des arrêts expiré, je me rendis, suivant l’usage, chez le colonel pour le remercier. Le colonel (il s’appelait Moissel) me fit diner avec lui; au dessert il me demanda de déposer mes épaulettes sur la cheminée et il m'incorpora dans une batterie en qualité de simple canonnier. Commandé de garde le jour même, je fis ma faction à la porte de la caserne et payai ma bienvenue à tous mes compagnons. Quelque temps après, je fus nommé brigadier, puis maréchal des logis chef, en regagnant ainsi peu à peu mes épaulettes et faisant connaissance successivement avec tous les sousofficiers de mon grade dans la 2° compagnie de ma batterie. Les vieux soldats de la République, passés par tous les grades, n’admettaient aucun élève comme officier avant qu’il n’eût subi les mêmes épreuves. Excellente méthode qu’on a peut-être eu tort d'abandonner.

Cette 2° compagnie était commandée par deux officiers piémontais : Quaglia, capitaine, et Eléna, lieutenant en premier. Mon séjour à Douai ne fut signalé par aucun incident que Je puisse rapporter : nous étions reçus par une société habituée à voir avec bienveillance les officiers d'artillerie.