Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire

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tribuai qu’à l'esprit étroit de la petite aristocratie, par laquelle elle s'était laissé circonvenir, toutes les fautes commises par son gouvernement. J'ajoutai même que, si cette famille l’eût voulu, elle eût été peut-être seule capable de faire le bonheur de la France; mais il aurait fallu qu’elle s’emparât de notre gloire et adoptât comme des choses justes les résultats de la Révolution.

Le lendemain de grand matin, le maréchal partit seul pour Auxerre. Là, Le 19, après avoir vu l'Empereur, on rapporte qu'il dicta l’ordre d’arrestation de MM. Bourmont, Lecourbe, Delort, Jarry, de La Genetière, Vaulchier, Dubalen, Clouet, le commandant d'armes d'Auxonne, le comte Scey, Bessières.

Nous arrivâmes deux heures après lui : j'étais attendu avec impatience dans cette ville. On répandait à Auxonne le bruit que des émissaires, gardesdu-corps pour la plupart, avaient été envoyés pour tuer Bonaparte, qui était descendu à la préfecture, chez M. Gamot, beau-frère du maréchal. Un gardedu-corps avait été arrêté, porteur d’une lettre qui m'était adressée par Mme Bapst, femme du joaillier de la Cour. On soupçonnait qu'il était du nombre des assassins. Des personnes, attachées à la maison de l'Empereur, vinrent me chercher et me conduisirent dans les salons de Napoléon, où je fus interrogé : j'ignorais complètement ce qu'on me voulait. La lettre apportée par le garde-ducorps était une recommandation pour moi afin de