Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire
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grand résultat, car les duels continuèrent jusqu’au départ pour l'Allemagne.
Cependant le Premier Consul venait de se faire proclamer Empereur le 18 mai 4804 (4). Il fallait notifier aux troupes sa nomination : on me chargea de ce soin en ce qui concernait le camp de Montreuil.
À cette époque, l’armée était composée presque tout entière de vieux républicains qui s’étaient engagés volontairement ou avaient marché à la défense de la nation lors de la grande réquisition de 1793. Nobles débris des campagnes d'Italie et d'Égypte, ils ne recherchaient pas les honneurs, mais l'honneur, l’amour de la patrie étaient leur seul mobile; les grades étaient dédaignés. Le sentiment de La Tour d'Auvergne, qui ne voulut jamais être autre chose que le premier grenadier de France, animait tous ses compagnons. Aussi, étais-je en quelque sorte, moi, jeune homme inconnu, honteux de commander à des hommes tels que Leroux, Chardin et autres, qui étaient plutôt faits pour être mes capitaines que mes soldats. Cependant je partageais leurs sentiments et sentais mon sang bouillonner dans mes veines. J’aspirais au moment où
(2) Les dispositions pour le couronnement de Leurs Majestés Impériales (2 décembre 1804) se firent à Paris. Des députations furent envoyées de tous les corps constitués. L'Armée des Côtes de l'Océan envoya la sienne, composée entièrement de généraux. Mon cousin Levavasseur, le receveur général, réunit toutes les députations militaires dans son immense salle à manger de son
hôtel de Soubise et leur donna un banquet dont les merveilles retentirent ensuite dans notre camp. (Note d'O. Levavasseur.)