Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire

30 SOUVENIRS D'OCTAVE LEVAVASSEUR

Après dix années de batailles, cette armée de Boulogne, reste de tant de vieux braves, présentait un esprit guerrier que deux années d’inaction, de bivouac et d’ennui n’avaient fait qu’accroître; elle ne désirait rien tant que la présence de l'ennemi. Les accidents journaliers, causés par la mer et qui se passaient sous nos yeux, n'étaient pas de nature à nous faire aimer cet élément. C’était done pour nous un bonheur inouï que d’être appelés à combattre à terre. L’enthousiasme était au comble. Non, avec un pareil esprit et de tels hommes, aucune force ni aucune puissance ne pouvaient résister. L’ennemi eût-il été dix fois plus nombreux, on l’eût écrasé de même.

Nous passâmes à Metz, mais la rapidité de notre marche ne nous permit qu’une station d’une seule nuit. Je ne pus voir aucune des personnes que j'avais connues autrefois. A Strasbourg, nous passâmes le pont de Kehl, le 26 septembre. Pendant toute la nuit, à cause de la présence de l’Emse composer de sept corps, outre la Garde, de la réserve de cavalerie et du parc général.

La réserve de cavalerie fut mise, à partir du Rhin, sous les ordres du prince Murat et comprit dès lors : deux divisions de grosse cavalerie (Nansouty et d'Hautpoul), quatre de dragons (Klein, Walther, Beaumont et Bourcier), une de dragons à pied (Baraguey d’'Hilliers) et une de cavalerie légère (Milhaud).

La 2% division de dragons (général de division Walther, généraux de brigade Sébastiani, Roget, Boussard) devait comprendre pour la campagne les 3e, 6e, 10e, 11e, 13°, 22e régiments de dragons, soit 18 escadrons, plus de 1 200 chevaux, et le détachement d'artillerie, fort de 80 hommes (lieutenants Eléna et

Levavasseur). — (D'après les Situations des Archives de la Guerre.) (Note de l'éditeur.)