Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire

CAMPAGNE DE 1805 : AUSTERLITZ 31

pereur, la magnifique flèche de la cathédrale resta illuminée et éclaira nos bivouacs dans la belle vallée du Rhin (1).

Napoléon concevait la guerre tout autrement que les grands capitaines qui l’avaient précédé : il la voyait dans la célérité des mouvements, pour ainsi dire, dans les jambes du soldat. Il comprenait que, si, d’un instant à l’autre, il pouvait transporter sur un point donné des masses de troupes, il battrait avec elles les masses ennemies qui se trouveraient à ce moment sur ce point en plus petit nombre que les siennes. Mais pour cela, il fallait que les armées fussent débarrassées de ces nombreux convois de vivres, qu'avant lui elles trafnaient avec elles et qui retardaient leurs mouvements; il fallait entrer en campagne dès le mois de septembre, après la moisson, car, à ce moment de l’année, chaque village, chaque maison lui offrait un magasin de vivres et de fourrages, ce qui ne pouvait avoir lieu au mois de mars.

Quoique nous n’eussions que le droit de passage sur les principautés de Bade, de Wurtemberg et de Bavière, l'Empereur n'avait pris aucune mesure pour l’approvisionnement de son armée.

(1) L'Empereur arrivait ce même jour, 26, de Saint-Cloud à Strasbourg et prenait le commandement en chef.

Le détachement d'artillerie d'Octave Levavasseur ne rejoignit, conformément aux ordres de l'Empereur, qu’au delà du Rhin la division de dragons Walther qui, partie le 25 août du camp de Boulogne, dut passer le 25 septembre à Neuf-Brisach. (Voir

l’ordre daté de Saint-Cloud, 30 fructidor an XIII-17 septembre 1805.) (Note de l'éditeur.)