Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire
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42 SOUVENIRS D'OCTAVE LEVAVASSEUR
Sébastiani, chef de la première brigade, le remplaçait. En deçà de Saint-Pôülten, la route fait un coude; je me lançai dans la plaine à droite et pris position sur la droite, plaçant ma batterie de manière à couper le chemin à l’ennemi qui était pris en-tête : jouvrais mon feu quand la colonne ennemie s'arrêta et un trompette vint à moi en parlementaire, précédant un général qui me demanda où était le prince Murat : je le conduisis à l'état-major de la division, où je ne trouvai que Sébastiani. L’Autrichien annonça que la paix ne tarderait pas à être signée et demanda que les hostilités cessassent dès ce moment et qu'on lui assignât le lieu où il devait se retirer (1). Sébastiani avait déjà vu ce général et une conversation amicale s’engagea entre eux.
Pendant ce temps, un maréchal des logis vint m'avertir que l'ennemi défilait et entrait dans la ville. Sébastiani en fut informé, mais il continua sa conversation; le général autrichien le quitta après que ses troupes furent rentrées dans la ville, et sans que nous eussions profité de cette circonstance qui pouvait remettre entre nos mains, presque sans coup férir, une nombreuse cavalerie. L’ennemi se retira au delà de Saint-Pülten, où nous passèmes la nuit du 8 au 9 novembre.
(1) L'empereur d'Autriche faisait à ce moment une demande d’armistice à Napoléon qui répondit en accélérant la marche de l’armée. (Note de l’éditeur.)