Sylvain Maréchal et le manifeste des égaux
SYLVAIN -MARÉCHAL ET LE MANIFESTE DES ÉGAUX 5
réparlition proportionnée au nombre des individus composant chaque famille, à commencer par celle des Bourbons {1): »
« Je n'aime pas les rois, j'aime encore moins les riches. L'inégalité des biens m'est encore plus odieuse que l'inégalité des rangs, el cependant on en a fait la chaine qui lie toutes les parlies de la société civile. Enfans! je vous le dis en vérilé; tant que vous souffrirez parmi vous des riches et des pauvres, vous ne viendrez jamais à bout de vous régénérer. Ce n’est pas que je conseille aux pauvres, dans le régime actuel, de courir sus contre les riches. J'ai permis la violence et les voies de fait aux animaux qui n'ont qu'un instinct brut. Mais les hommes que j'ai doués d'un instinct susceptible de perfectionnement, ne pourraient-ils convenir entre eux d'un arrangement amical? Les riches, une fois bien persuadés qu'ils sont à la merci des pauvres, beaucoup plus nombreux qu'eux, et qu'ils n'auront jamais de jouissances paisibles, seront-ils assez ennemis de leur repos et de leurs intérêts, pour ne pas consentir à un nouveau partage plus égal? (2) » |
« Je vous le dis encore : la révolution n’est pas faile ». (3)
Puis Dame Nature s'adresse aux galeries .de l'Assemblée nationale et leur esquisse la société future :
« [ne doit y avoir d’autres distinctions parmi les hommes que. celles du sexe, de l’âge et de la famille (4) ».
_« L'homme n'est destiné qu'à être époux, père, frère et ami. Qu'ont de commun avec les devoirs attachés à ces noms, les rapports factices désignés sous les titres bizarres de représentans ou
(4) Ibid:, p. 21, 28.
(2) 1bid., p. 33, 34.
(3) Ibid., p. 34. Cf. Manifeste des Éqaux : « La révolution francaise n’est que l’avant-courrière d'une autre révolution bien plus grande, bien plus solennelle, et qui sera la dernière ».
(4) Ibid,, p. 44. Cf. Manif. d. É. « Qu'il ne soit plus d'autre différence parmi les hommes que celles de l'âge el du sexe. »