Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

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L'OPÉRA. L

ses rôles. Mais, hélas! tant

sition pour répéter ation avaient gâté l'ac-

de témoignages d'admir trice. Elle ne sut pas résister à l'entraînement de ses passions impétueuses et donna l’exemple de tous les scandales. En peu de temps, elle fit pour plus de cent mille écus de dettes, et, afin d'échapper à ses créanciers, s'enfuit sous un uniforme de dragon et gagna la frontière. Telle était la femme qui fut successivement l'intime amie et la violente ennemie de Sophie Arnould. Morande, dans la Gazette noire, appelle Raucourt « la grande louve ou la laye des bois ». Pourquoi? On le comprendra, sans que nous insistions, en lisant dans les Mémoires secrets" Je récit de la grande querelle d’Arnould et de Raucourt, à propos des différentes manières de concevoir l’amour idéal ?. Le marquis de

1. Mémoires secrets, 11 et 15 octobre 1774.

2. L'Espion anglais, dans l’Apologie de la fête anandryne qu'il met dans la bouche de Mile Raucourt (t. X,

253), prête les goûts étranges de cette actrice à Sophie Arnould, à Mile Clairon, à Me Souck, puis à des femmes du monde, la duchesse de Urbsrex, la marquise de Terracenès, la marquise de Téchul et enfin à Mme de Furiel, femme du procureur général du Parlement Maupeou. Mie Souck était une étrange créature. Abîmée de dettes, ne pouvant plus rester à Paris où ses créanciers lui réclamaient 400,000 livres, elle était allée faire un tour à l'étranger et, au cours de ses voyages, avait tourné la tête du prince Henri, frère du roi de