Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle
MORANDE ET LA REVOLUTION. 269
constance que, le jour où le roi a juré d’observer la Constitution, beaucoup d'électeurs ont voulu voir passer le cortège! Désormais, l’Argus ne s’occupera plus que de La vie publique de Brissot et jamais de sa vie privée, En vain, le journaliste à gages cherche à faire bonne figure; il est visiblement décontenancé. Tout lui montre que la monarchie va aux abîmes, qu'elle a perdu la confiance de la nation. L'enthousiasme factice qui a suivi l'acceptation de la Constitution par le roi n'a pas plus duré que les illuminations de Paris. Depuis la déclaration de Pilnitz, la France, soulevée jusque dans ses profondeurs par le grand souffle révolutionnaire, s'indignait contre le double jeu de la cour et contre cette malheureuse reine qui écrivait à son frère, l'empereur Léopold, de « culbuter » la Constitution au plus tôt. Les hommes modérés s'en vont. Bailly annoncait l'intention de donner sa démission, en avouant, dans une lettre adressée à la municipalité, « qu’il serait resté à sa place, s’il avait encore la force et les moyens nécessaires pour être utile ». L'Argus annonce (n° du 27 septembre) que « MM. d’Ormesson, Freteau et Duport sont sur les rangs pour remplacer le maire de Paris. MM. d'André et Beaumetz sont désignés pour la place de procureur-syndic du dé23 :