Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

MORANDE ET LA RÉVOLUTION. 295

reux, à savoir les agents ou les complices des: puissances étrangères, et surtout les républicomanes. «.… J'ai déjà dit plusieurs fois et je le répète encore, ce sont les républicomanes qui croient pouvoir mettre tout le royaume dans leur dépendance et se donner une existence brillante aux dépens des propriétaires; ce sont ces malheureux qui cherchent à détourner le peuple travaillant de ses occupations, pour lui faire entrevoir la possibilité de partager les propriétés de ceux des citoyens qui ont des terres, en les lui faisant regarder comme des aristocrates, et l’invitent sans cesse à les opprimer; ce sont ceux-là qui sont nos plus grands ennemis. »

En fait, le parti avancé, dont Morande n'’osait même plus prendre les chefs personnellement à partie, dominait absolument l’action du Pouvoir exécutif. Sous la date du 23 mars, lPArgus nous donne l'analyse d’une célèbre séance du club des Jacobins où le ministre des affaires étrangères comparut en personne. Dumouriez, — car c’est de lui qu'il s'agit, — monte à la tribune et, se coiffant du bonnet rougequelui passe un préopinant, adresse un discours à ceux qu'il appelle Frères et amis. La harangue roule sur la question de paix ou de guerre et le ministre déclare, en substance, que, si les négociations