Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

MORANDE ET LA RÉVOLUTION. 297

contente plus des images stériles de la Liberté; il veut la liberté même. II ne se contente plus de hochets, mais des lois sages, des institutions bienfaisantes.. Nous avons eu le bonheur d'avoir ur signe général consacré par l'opinion; les ennemis de la liberté n’osent pas en prendre un différent; n’y aurait-1l pas dès lors une souveraine imprudence à donner l'exemple d’un signe nouveau? Bientôt vous verriez des bonnets verts, des bonnets blancs ; que ces bonnets de diverses couleurs se rencontrent, alors une guerre ridicule et sanglante s'engage; l’ordre public est troublé, la paix intérieure est altérée et peut-être la liberté compromise. » Qui le croirait? Cette lettre de Pétion, après tout fort raisonnable, ne fut pas mal accueillie par les Jacobins. Sur la motion de Robespierre, ils décidèrent, ce jour-là, que les membres du club ne porteraient plus d'autre signe de la liberté que la cocarde nationale. Malheureusement, la proscription du bonnet rouge ne dura pas. Dans le n°suivantdel' Argus (5 avrili702),le rédacteur, parlant de la fête donnée aux Champs-Élysées par les forts de la Halle, en l'honneur des vainqueurs de la Bastille, nous raconte que le maire Pétion s’y est rendu, et que le fils de l’un des convives a été baptisé par l'évêque Fauchet. Le journaliste ajoute ces détails : « L'enfant a