Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

MORANDE LIBELLISTE,. 37

guais administra à son biographe une volée de coups de canne dont il le força à donner quittance. Il s'agissait pour Morande de'se dédommager d’une opération aussi cuisante et aussi peu lucrative. Sans hésiter, il revint à sa mine d’or, la toute-puissante Du Barry.

On peut présumer quelle fut l'exaspération de la favorite, lorsqu'elle apprit par une lettre du libelliste lui-même qu'il allait publier un ouvrage en quatre volumes, sous le titre de Mémoires secrets d'une femme publique. avec gravures. « Le Gazetier cuirassé, di Bachaumont, est à l'eau de rose, en comparaison de ce nouveau chef-d'œuvre", Les notes

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1. C’est à tort que Barbier, dans sa première édition, attribuait à Morande l’ouvrage qui a pour titre : les Anecdotes sur madame la comtesse Du Barry: Londres, 1775, in-12. En réalité, ce recueil, dont M. Octave Uzanne a donné en 1880 une fort belle édition (Paris, Quantin,1 vol. in-80), n’a rien de commun avec les Mémoires secrets d’une femme publique, le pamphlet que Morande vendit si cher à la cour. Les Anecdotes doivent être attribuées à Pidansat de Mairobert, secrétaire des commandements du duc de Chartres. On trouve dans l’Espion anglais, t. III, p. 46, une lettre, d’ailleurs probablement apocryphe, de Mme Cahouet de Villers, femme d’un trésorier général de la maison du roi, à Mme Du Barry. Elle affirme que les Anecdotes ne ressemblent, ni de près ni de loin, au libelle détruit par Morande. Et Mme Du Barry répond : « Vous avez raison, ma chère amie, c’est à quelques:

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