Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

4S THEVENEAU DE MORANDE.

rance et voilà Morande devenu capitaliste et pensionnaire de la cour de France. IL avait choisi le moment psychologique pour spéculer sur la réputation de M%° Du Barry. À peine le négociateur Beaumarchais ! touchait-il la terre

1. Les relations ne furent pas rompues entre Beaumarchais et Morande à la suite du traité qui assurait une fortune au pamphlétaire. Loin de là; lintimité des deux personnages devint plus étroite, lorsque Beaumarchais, après la mort de Louis XV, fut envoyé en Angleterre par M. de Vergennes pour obtenir du chevalier d’Éon la remise de la correspondance sécrète du feu roi. Plusieurs publications ont fourni assez d’éclaircissements sur le rôle du chevalier d'Éon pour qu’il soit inutile de rappeler ici les circonstances qui ont précédé la mission de Beaumarchais. Nous. sortirions de notre sujet en traçant à notre tour la biographie de l'étrange personnalité dont le véritable sexe a donné lieu aux discussions passionnées des contemporains; et ñous renvoyons, à cet égard, au livre très intéressant de M. Gaillardet : Mémoires sur la chevalière d’Éon. Dentu, 1 vol. in-8°. L'auteur de la Tour de Nesle a fait disparaître dans l'édition de 1866 les fantaisies romanesques qui gâtaient la première, publiée en 1836 et objet d’un plagiat en 1861. Ce qué nous devons préciser, c’est le rôle de Theveneau de Morande et l'étendue du concours qu'il prêta au spirituel envoyé de M. de Vergennes. D'Éon avait refusé de rendre la correspondance secrète qu'il avait recue de Louis XV, à moins d’être complètement justifié des accusations dirigées contre lui par le comte de Guerchy et le duc de Praslin. Il demandait en outre une indemnité de plus de 300,000 livres. Le marquis de Prunevaux et M. de Pomezeux avaient essayé vainement d’amadouer l’obstiné sous-ordre du comte de